Vaincre la peur d’échouer est un challenge auquel nous faisons toutes et tous face à un moment donné de notre vie. Faire comme si l’échec n’existait pas est une méthode souvent proposée par les gourous du développement personnel. Cela nous permettrait d’oser nous lancer dans de nouvelles activités en surmontant la peur. Et s’ils avaient raison ? Et s’il suffisait de « faire comme si » l’échec n’existait pas pour réussir à atteindre nos objectifs ?
Qu’est-ce que l’échec ?
Historiquement, le mot « échec » était réservé au jeu du même nom. Il désigne les moments où l’on attaque le roi et ceux où on met la reine en difficulté. Etre en échec ne signifie donc nullement que vous avez perdu la partie puisque vous avez encore la possibilité de vous sortir de cette situation difficile. Ce n’est qu’avec le temps que le sens figuré est apparu, pour qualifier un dommage, un revers ou encore une perte considérable (Littré).
En psychologie humaine, ce n’est pas aussi simple. Face à un échec, certaines personnes ont malheureusement tendance à penser qu’elles ne peuvent pas se relever et que l’échec signifie la fin de la partie. Et de ce fait, elles abandonnent – et c’est sans doute ce mécanisme (l’abandon, la fin des efforts) qui est le véritable échec.
Par ailleurs, lorsque nous avons éprouvé régulièrement au cours de notre vie ce sentiment d’échec, cela peut nous conduire à la névrose d’échec. Inconsciemment, nous nous arrangeons pour mettre en place les conditions pour échouer. Cela fonctionne pour notre vie amoureuse, pour le développement de nos compétences et même pour notre porte-monnaie.
Dans la névrose d’échec, le sujet organise sa vie de façon à ne pas parvenir à ses fins, en surestimant les risques ou s’imposant des conditions surnuméraires. Ses conséquences peuvent conduire à une intolérance totale et systématique au succès, dans le cas même de projets normalement réalisables. (Wikipedia)
Si les aspects psychologiques de l’échec vous intéresse, je vous suggère de consulter cet article afin d’en apprendre plus.
Echec ou expérience ?
Ce n’est pas la fin de l’histoire
Dans le film Indian Palace, j’ai relevé ce proverbe attribué à la sagesse indienne : « Les histoires finissent toujours bien. Si ça se passe mal, c’est que ce n’est pas la fin de l’histoire« . Cette façon de voir les choses (qu’elle soit issue de l’hindouisme ou du cerveau d’un scénariste) me remplit de joie et d’espoir.
Effectivement, lorsqu’on voit les événements ainsi, il n’est plus possible de se sentir déprimé.e par un revers transitoire de la vie.
L’échec nous permet d’apprendre
Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends.
Cette citation de Nelson Mandela, ce grand homme politique, nous suggère même de considérer l’échec comme un facteur important d’apprentissage, comme une étape de la progression de nos compétences. Quoi de plus motivant en effet que de s’apercevoir que nous sommes en chemin vers l’actualisation de nos compétences, vers un renouvellement de nos connaissances ?
Cesser de vouloir plaire à tout le monde
Tout est ici question de représentations. Nous échouons toujours par rapport à un référentiel. Mais qui a conçu ce référentiel : la société, notre famille, un individu en particulier ? Est-il utile, efficient (produit-il l’effet attendu, et si oui, quel effet ?) ? Comment pouvons-nous éventuellement nous en affranchir ?
Etre conscient que nos représentions sont guidées par des références en « mille-feuille » est très sain. Savoir comment et pourquoi s’en éloigner est indispensable. C’est d’ailleurs un de nos « gros dossiers » à traiter à l’adolescence (et parfois plus tard dans la vie). C’est à ce moment-là que nous construisons nos propres représentations qui sont parfois différentes de celles de nos parents et de nos pairs. Le chemin qui mène à la maturité est souvent chaotique !
Beaucoup de chemins mènent à la réussite mais un seul mène immanquablement à l’échec, celui qui consiste à tenter de plaire à tout le monde.
Benjamin Franklin
Erreur et échec – Le témoignage de Georges
Georges, est un membre de ma communauté (inscrit à la newsletter) et il a réagi de manière très pertinent à la newsletter n°55 -L’échec n’existe pas. Avec son autorisation (merci Georges), je reproduis ci-dessous son message.
En effet, il n’y a pas d’échec tant qu’on est en vie. Ce qu’on appelle un échec, bien souvent, c’est quelque chose qu’on organise ou qu’on désire, qui ne se déroule pas ou ne se conclut pas de la façon attendue, et évidemment d’une façon bien plus désagréable.
Est-ce un échec pour autant ?
A mon avis, non, du moment qu’on en tire les leçons et qu’on fait en sorte de ne pas reproduire exactement la même chose ultérieurement. Un échec peut avoir comme cause une erreur d’appréciation, d’interprétation, que ce soit dans le choix des gens dont on s’entoure, ou dans la compréhension de ce qui motive les autres, ou dans virtuellement n’importe quoi qui nous entoure et que nous interprétons de travers. Parfois les causes sont purement externes et dans ce cas il suffit d’attendre qu’elles disparaissent pour refaire pareil, ou pas…
Mais ce genre d’échec ne nous perturbe pas car nous savons que nous n’y sommes pour rien. Ce qui est le plus ennuyeux c’est quand on sent qu’on a une part de responsabilité dans l’échec, sans identifier laquelle, voire sans vouloir l’admettre vraiment, du fait qu’on ne met pas le doigt dessus avec certitude. C’est toujours plus simple quand c’est la faute d’un autre, comme cela on ne change pas, c’est confortable. Mais on reproduit, du
coup, les mêmes erreurs, avec les mêmes conséquences.
Par exemple, un divorce n’est pas forcément un échec, si on en tire des leçons (qu’elles soient conformes à la réalité ou pas, on s’en fiche) et qu’on se comporte différemment la fois suivante. Rien n’est pire que de reproduire les mêmes erreurs avec une deuxième, puis une troisième personne, et d’arriver au même résultat : le divorce. En plus, en expliquant qu’on n’a pas de chance et que c’est la faute de l’autre, toujours. Je n’y crois jamais quand on me dit cela : on a au moins commis l’erreur de s’entêter à toujours chercher le même type de personne, au minimum.
Peu importe que l’analyse faite ne soit pas conforme à la réalité, du moment qu’elle permet de changer quelque chose dans sa façon d’agir ou de réagir. Et d’arriver enfin au résultat attendu. On retrouve finalement le bon vieux principe qu’on apprend de ses erreurs et que les erreurs permettent le progrès. Donc il ne faut pas craindre de se tromper. Il faut juste éviter une erreur potentiellement mortelle. Par exemple, sortir en mer en solitaire pourquoi pas, si c’est un rêve depuis toujours, mais en ayant écouté la météo, en ayant prévenu l’entourage du trajet prévu, et plein d’autres précautions de ce genre. Et en repoussant à plus tard si quelque chose semble incompatible : ne pas s’entêter si les vents sont contraires (au sens propre comme au figuré). Car les vents tournent toujours du bon côté un jour !
Il est également utile de réfléchir un peu avant d’agir, histoire de ne pas se tromper trop souvent ou trop fortement. Sans tomber dans l’excès inverse qui conduit à toujours repousser une action ou une décision
parce qu’on n’a pas analysé tel ou tel détail du projet, évidemment. Sinon c’est de la procrastination déguisée !
La peur d’échouer est-elle bonne conseillère ?
Je vais apporter une réponse à la Dupond et Dupont (ou le contraire) : oui et non !
Comme le dit Georges, tant que la peur d’échouer nous encourage à prendre nos précautions, à imaginer un plan B ou C, elle est plutôt positive et borde d’une certaine manière nos actions en nous évitant de faire n’importe quoi et de nous retrouver dans des situations dangereuses ou inextricables.
Mais quand elle nous paralyse et/ou nous engage dans des stratégies de procrastination (planquées derrière des masques de rationalité), elle est une forme d’évitement de certaines difficultés ou écueils de la vie. Ce ne sont plus des plans B ou C, mais tout l’alphabet qui nous retient d’agir. Ne jamais se trouver face à l’échec nous empêche d’apprendre. C’est bien dommage mais ce n’est pas très grave.
Malheureusement, il y a pire parce qu’en nous refusant la possibilité de nous tromper, nous nous empêchons tout simplement de vivre pleinement notre vie.
Par ailleurs, apeuré.e ou pas, le danger (si danger il y a) est toujours présent. Et en focalisant notre attention sur un seul aspect de la situation, la peur pourrait même nous y précipiter.
Que ferions-nous si l’échec n’existait pas ?
Si nous n’avions pas conscience que nous pouvions échouer, il y a fort à parier que nous développerions nos compétences dans des domaines très variés, que nous nous lancerions dans des projets grandioses. Bien entendu, certains aboutiraient et d’autres pas mais finalement, nous ne nous sentirions pas diminués pour autant.
Je me souviens d’avoir discuté avec quelqu’un qui avait vécu aux Etats-Unis (qui sont loin, je vous l’accorde, d’être un modèle universel). Il m’expliquait que leur conception de l’échec était très différente de la nôtre. Là-bas, lorsque vous avez créé une entreprise puis l’avez coulée, les banques ont PLUS confiance en vous. Leur raisonnement se tient : vous avez forcément appris des choses de cet essai et vous ne ferez sans doute pas les mêmes erreurs.
Cette notion d’échec/essai vaut pour tous les domaines de la vie et en particulier pour les apprentissages scolaires. Notre système scolaire ne valorise pas assez, à mon sens, les tentatives. Jamais nous ne sommes félicité.es ou encouragé.es parce que nous avons essayé. Nous ne le sommes que lorsque nous avons réussi quelque chose. Je crois que cette peur panique de l’échec qui entrave certain.es d’entre nous prend ses racines à l’école (qui peut être ou pas relayée, malheureusement, par les parents). Et c’est très injuste !
Mais heureusement, nous ne sommes plus des enfants et nous avons le pouvoir (le devoir même) de nous débarrasser de nos schémas négatifs.
Vaincre la peur d’échouer avec une stratégie pas à pas
Envie de commencer une nouvelle activité ? Changer quelque chose dans votre vie ? Echaudé.e par des tentatives précédentes infructueuses, pas des moqueries ? Pas de panique ! En suivant ces quelques conseils, vous devriez pouvoir vous en sortir tout.e seul.e. Vous pouvez également apprendre à travailler moins mais mieux (si, si).
Et si ce n’est pas le cas et que vous avez envie/besoin d’être accompagné.e, je suis là pour ça (cliquez sur le bouton pour en savoir plus sur les possibilités de coaching) !
- Commencez toujours petit pour ne pas vivre cette sensation d’échec d’emblée. C’est vrai que l’échec peut être un facteur d’apprentissage mais si on en a peur justement, il vaut mieux s’en passer (au moins, au début). Donc on ne se remet pas à la course à pied en tentant de tenir 20 min. On essaie déjà 5 minutes et si on réussit, on garde cette durée pendant quelques jours.
- Graduez vos efforts et augmentez très progressivement la difficulté par rapport à vos ressentis à vous et pas en référence à une autre personne. Passez à 7 minutes de course à pied pendant une semaine ou deux, pour voir.
- N’hésitez pas à revenir en arrière si cela est trop inconfortable (le signe que vous avez augmenté trop vite). Il vaut mieux en faire moins que tout arrêter.
- Lorsque vous vous sentirez en confiance, faites exprès de vous mettre en échec. Tentez les 30 minutes ! Vous n’y arrivez pas ? Ce n’est pas grave, au contraire, c’était prévu ! Vous réussissez ? Bravo !
- Quoi qu’il en soit, reprenez votre petit programme d’apprentissage là où vous l’avez laissé avant votre tentative.
- Et continuez comme ça, en alternant progression douce et confrontations à l’échec, en respectant votre rythme…
Et étonnamment, ça fonctionne ! Vous allez gagner en assurance au fur et à mesure parce que l’échec fera alors partie intégrante de votre parcours et que vous n’en aurez plus peur.
Bonsoir Rose, en effet tant qu’on est en vie l’échec n’existe pas . Merci pour cet excellent article
Bonjour Esther,
Vous avez tout à fait raison. Ne de dit-on pas d’ailleurs « Tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir » ? Merci pour votre commentaire. Bonne journée
J’adore cette citation aussi : « je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends » !
C’est une de mes maximes à chaque fois que j’ai une tuile ! En général, je fais précéder ça d’un petit « Ho’oponopono » pour bien relacher la pression et faire de la difficulté que je rencontre quelque chose de positif ! 😉
Ca fait du bien de voir des articles qui aident à franchir les obstacles rencontrés… preuve qu’on a essayé, et qu’on fera mieux la prochaine fois ! Merci !
Bonjour Valérie,
Je ne connais pas bien la méthode Ho’oponopono – j’en sais juste ce que j’ai pu en lire à droite à gauche et ne l’ai jamais vraiment mise en pratique. Merci pour votre commentaire qui me donne envie d’essayer 😀
Bonne journée