La ménopause engendre des manifestations gênantes chez la grande majorité des femmes. Cependant, pour une raison inconnue, les chiffres de la ménopause n’intéressent pas grand monde.
Cet article et la vidéo qui lui est associée ont pour objectif de lever le voile sur quelques statistiques intéressantes.
Qu’est-ce que c’est que la ménopause ?
La ménopause commence au moment où les femmes ne sont plus fertiles. Par convention, on définit son début après une année d’aménorrhée (c’est-à-dire 12 mois sans règles). Cependant, la nature nous joue parfois des tours et certaines femmes peuvent très bien avoir quelques cycles menstruels par ci par là bien après cette date formelle.
Cette définition est très occido-centrée et une sociologue, Cécile Charlap, montre dans sa thèse (publiée aux éditions CNRS) que ce n’est pas le cas partout dans le monde. Sous nos contrées le fait d’être ménopausée renvoie à des représentations négatives : baisse de performance, inutilité sociale, décrépitude du corps… De ce fait, les femmes ménopausées vivent souvent, en plus des transformations qui affectent leur corps, des ressentis psychologiques très difficiles liés à leur éviction de la vie sociale (professionnelle et privée).
Je vous suggère vivement de lire son livre qui vous éclairera sur ce concept de ménopause, construit de toutes pièces au 19ème siècle par des médecins (uniquement des hommes, évidemment) avides de classements à l’emporte-pièce.
A 50 ans, on n’est loin d’être une vieille femme. Bien au contraire puisqu’on a généralement atteint un très haut niveau de compétences professionnelles et sociales. a l’âge de la ménopause, les femmes sont souvent plus épanouies qu’à 30 ans puisqu’elles savent désormais exactement ce qu’elles veulent et ce qu’elles ne peuvent plus laisser passer. Il n’est donc pas rare que, profitant de cette période de transformation, elles décident de changer de vie (ou au moins, de changer quelque chose dans leur vie).
Si c’est votre cas, vous pouvez aller lire ma newsletter sur ce sujet juste ici (en commençant par la première – tout en bas de la page ;-)).
L’étude SWAN
SWAN (Study of Women’s Health Across the Nation) a étudié plus de 3000 femmes entre 1996 et 2016 dont près de la moité étaient âgées de 42 à 52 ans.
Cette étude, menée aux Etats-Unis portant sur des femmes de toutes origines ethniques, a montré que la durée médiane des symptômes les plus gênants de la ménopause est de 7,4 ans ; ce qui veut dire que la moitié des femmes vivent ces manifestations pendant plus de 7 ans !
La persistance des symptômes est en moyenne de 4,5 ans après le début de la ménopause.
Les femmes dont les symptômes débutent en périménopause sont celles qui sont le plus gênées et sur une plus longue durée : 11,8 ans en moyenne avec une persistance jusqu’à 9,4 ans en moyenne après les dernières règles.
À l’inverse, si les bouffées de chaleur n’arrivent qu’après l’arrêt des règles leur durée moyenne n‘est que de 3,4 ans.
Parmi les facteurs de risque, on retrouve le tabagisme, le stress, le syndrome dépressif ou l’anxiété.
Le syndrome climatérique à la ménopause
Le syndrome climatérique (c’est-à-dire l’ensemble des manifestations physiques et psychologiques) est la conséquence de la baisse du taux d’œstrogènes. Il concerne 80% des femmes ! Et même si les bouffées de chaleur sont très souvent la cible de remarques déplacées et de blagues de mauvais goût, elles ne sont malheureusement pas les seuls désagréments de cette période de la vie des femmes.
Quels sont les signes physiques et psychologiques les plus fréquents ?
- Les bouffées de chaleur dans plus de 65 % des cas vers 50-55 ans même si 15 % des femmes de 75 ans en souffrent encore.
- Les troubles de l’humeur (irritabilité, état dépressif, anxiété, tristesse, crises d’angoisse…) chez 40 % des femmes
- L’insomnie
- Les pertes de mémoire
- Les modifications de la libido
- Les modifications de la voix
- L’atrophie de la vulve et du vagin surviennent plus ou moins rapidement après la ménopause : la muqueuse devenant sèche et fragile, elle saigne plus facilement. Et puisque la flore de protection vaginale diminue, cela entraîne une sensibilité plus grande aux infections.
- Les troubles urinaires : incontinence urinaire et impériosité mictionnelle
- Une perte de poils et cheveux aux endroits habituels mais l’apparition de poils de type androgénique à d’autres endroits inhabituels : lèvre supérieure, joues, poitrine…
- Un amincissement de la peau
- Le poids est affecté : l’index de masse corporelle augmente après 50 ans dans environ 50 % des cas, associé à une redistribution de la masse corporelle (augmentation de la masse grasse abdominale et diminution de la masse maigre)
- Des douleurs articulaires et ligamentaires apparaissent dans environ 50 % des cas
- De l’hypertension
Et si cela ne suffisait pas, les femmes ménopausées courent des risques supplémentaires pour leur santé.
Deux risques spécifiques des femmes ménopausées
1. Ostéoporose post-ménopausique
Cette diminution de la solidité osseuse est un phénomène physiologique normal, lié au vieillissement mais dont le processus s’accélère à la ménopause. Elle expose donc les femmes à un risque accru de fracture.
Elle constitue un réel problème de santé publique puisqu’elle atteint une femme sur quatre.
Mais actuellement, il n’existe aucune prise en charge du test de la densité osseuse par la sécurité sociale française !
Elle se manifeste 7 à 10 ans après l’arrêt des règles.
2. L’athérosclérose coronarienne
Il existe un doublement de la fréquence des accidents coronariens après la ménopause. Actuellement, les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez la femme en France !!
Que se passe-t-il dans le corps et la tête des femmes ménopausées ?
Dans la vidéo ci-dessous, je reprends et illustre les principaux chiffres de cet article :
Très intéressant comme sujet ! c’est vrai qu’on en parle jamais et jusque là ce que j’en savais c’est ce que j’entendais à gauche à droite.
C’est dommage de ne pas apprendre plus de chose sur ces sujets au collège ou lycée même pour nous les hommes. On pourrait Mieux comprendre, gérer et vous soutenir..
Rolala l’éducation scolaire.. ^^
Bonjour Nicolas,
C’est tout à fait vrai. Même en tant que femme, je n’ai jamais été informée ! Du coup, je me suis dit que c’était une bonne chose d’essayer de le faire.
Merci pour ton commentaire ;-D
Bonjour, c’est vrai qu’on en entend pas beaucoup parler … Pourtant d’après la longue liste des symptômes cela doit être un motif de consultation habituel chez les gynécologues. C’est un peu tabou. Je suis esthéticienne et les femmes me rapportent régulièrement des changements au niveau de la fermeté de la peau, plus de rides et une prise de poids. J’entends aussi beaucoup parler des bouffées de chaleur, mais pour le reste, j’ai appris plein de choses ! Merci
Bonjour Audrey,
Merci pour ton commentaire. Ça m’intéresserais beaucoup d’en savoir plus sur les modifications de la peau à cet âge et sur ce qu’on peut faire pour restaurer un peu l’élasticité et la tonicité perdues. Le sujet d’un prochain article sur ton blog ??
A bientôt